Un carnet de bonnes adresses pour Sancer Un carnet de bonnes adresses pour Sancerre et ses environs

«Les nouveaux clients arrivent souvent le dépliant à la main.» Pari gagné pour Dominique et Magali Guillot, producteurs de crottins de Chavignol à Jars (Cher). Leur village se situe à 20 kilomètres de Sancerre, destination phare du Cher: les touristes gravissent le piton rocheux pour arpenter les ruelles anciennes de la ville, avant de redescendre vers l'écrin vallonné du village de Chavignol.

Vingt mille dépliants

Comment capter l'attention de ces visiteurs tellement sollicités? Cette question lancinante taraude Didier Turpin, restaurateur près des remparts de la ville, tout comme Brigitte Denizot de l'Arronde, qui organise à la demande des balades découvertes entre vignobles et Loire.

Elle est encore plus obsédante, en Pays Fort, pour Magali et Dominique dont les crottins de Chavignol ont été moult fois médaillés, pour Brigitte et Serge qui ont créé en pleine campagne un musée original de la magie, ou pour les propriétaires de chambres d'hôtes, un peu à l'écart des circuits balisés.

Pour attirer une part du flot des visiteurs, ils sont une vingtaine à Sancerre et jusqu'à 40 kilomètres aux alentours à éditer chaque année un dépliant à l'entête de leur association «Un Sourire pour vous accueillir». Ils sont fromagers, viticulteurs, artistes, accompagnateurs à cheval ou en barque, restaurateurs, hôteliers, propriétaires de chambres d'hôtes ou de gîtes.

Certains adhèrent à d'autres réseaux nationaux comme Madeleine Gay. Elle a cédé son troupeau de chèvres à Magali et Dominique, tout en continuant à accueillir les visiteurs dans ses chambres d'hôtes et en présidant Un Sourire pour vous accueillir…: «En 2000, nous avons créé cette association indépendante du syndicat mixte du pays Sancerre-Sologne. Nous avons édicté une charte de bonne conduite: c'est un engagement de qualité avant d'être un engagement commercial. Lorsque les touristes passent chez l'un d'entre nous, nous leur conseillons un itinéraire en fonction de ce qu'ils demandent. Nous ne vendons pas de circuit. Nous leur proposons nos bonnes adresses. S'ils veulent découvrir la Loire ou faire du cheval, nous leur parlons de Yann et de Karine. S'ils veulent déjeuner près de la rivière, nous leur conseillons l'Auberge de l'Oizenotte.»

De fait ces professionnels partagent des qualités communes: authenticité, disponibilité pour parler de leur travail et faire visiter leurs ateliers, connaissance et attachement profond à leur région, travail en famille.

Les membres de l'association connaissent toutes les adresse proposées: «Nous organisons au moins une visite chez l'un des membres au printemps. A l'automne, lors de deux rendez-vous, nous nous formons sur notre patrimoine, sur l'histoire et sur la culture.»

Chaque année, la liste des membres se renouvelle légèrement: quatre départs cette année et deux arrivées. «Nous cooptons les nouveaux arrivants. Ils effectuent un an de stage. Chacun doit être connu et reconnu par ses pairs», souligne Madeleine Gay.

La première année passée, les nouveaux adhérents acquittent la cotisation annuelle de 120 euros. «Nous éditons nos plaquettes à 20.000 exemplaires. Les offices de tourisme la diffusent. Cela nous coûte 3.200 euros. Nous n'avons plus d'aide du conseil général. Nous bénéficions de l'accompagnement d'une animatrice du syndicat mixte du pays Sancerre-Sologne mais son temps se réduit. Un réseau a pourtant besoin de conseils professionnels pour perdurer.»

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